-
La catastrophe écologique qui touche les côtes brésiliennes
Un jeune garçon enduit de pétrole devient un symbole
Des centaines de bénévoles se relaient depuis début septembre pour nettoyer les plages de la côte brésilienne touchées par une importante pollution au pétrole. Un cliché d'un adolescent enduit de pétrole fait le tour du monde.
Everton Miguel dos Anjos, 13 ans, sur une plage de Cabo de Santo Agostinho, dans le nord-est du Brésil, le 21 octobre 2019. | LEO MALAFAIA / AFP
L'expression de son visage fait écho à la détresse de milliers de Brésiliens. Everton Miguel dos Anjos, 13 ans, apparaît sur ce cliché, devenu viral, les bras ouverts et la mine défaite, le corps souillé de pétrole.
Depuis début septembre, les côtes du nord-est du Brésil sont touchées par une importante pollution aux hydrocarbures. 1 000 tonnes de résidus pétroliers ont déjà été recueillis selon la Marine brésilienne, et le gouvernement a tardé à réagir.
Risques sanitaires
130 plages de 200 localités ont été touchées. Dans de nombreuses municipalités, le nettoyage des plages continuent de ne s'effectuer que grâce aux moyens locaux et aux bénévoles.
C'est le cas d'Everton. Lundi 21 octobre, jour férié dans le pays, il a demandé à sa mère, patronne d'un bar du bord de mer, s'il pouvait aller ramasser les galettes de pétrole, avec les 500 autres personnes mobilisées sur place.
Des volontaires retirent les résidus pétroliers sur la plage de Cabo de Santo Agostino, le 21 octobre 2019. | LEO MAFAIA / AFP
Après la diffusion de la photo, sa mère l'a réprimandé. « Je lui avais demandé l'autorisation d'aider les gens à nettoyer la plage et elle m'avait dit oui, mais à une condition : que je ne me salisse pas ! », raconte le jeune garçon.
Le ministère de la Santé a rappelé la semaine dernière que l'inhalation de vapeurs de pétrole et le contact physique avec ces substances représentait des risques importants.
Lenteur des pouvoirs publics
L'armée a, depuis, pris en charge les opérations, et la plage n'était plus jonchée vendredi que de quelques fragments de pétrole. Mais les associations environnementales fustigent le manque de moyens et la lenteur des pouvoirs publics.
Un employé municipal ramasse des galettes de pétrole échouées sur la plage de Pituba à Savador, le 16 octobre 2019. | ANTONELLO VENERI / AFP
Le président Jair Bolsonaro a affirmé début octobre que ces pollutions proviendaient soit du naufrage d’un pétrolier soit d’un acte criminel. Des éléments révélés par le quotidien Folha de S. Paulo indiqueraient que le « pays dont le pétrole pourrait être originaire », dont le président brésilien a tu le nom, pourrait être le Vénézuela.
Des volontaires nettoient une plage de Camacari, le 17 octobre 2019. | MATEUS MORBECK / AFP
Les spécialistes considèrent cette pollution comme le pire désastre environnemental survenu sur le littoral brésilien.
-
Commentaires